Une définition intégrée de la pointe

Dans ce nouveau rapport, intitulé Une définition intégrée de la pointe de demande d’électricité dans les régions de climat froid : intérêts, et avantages stratégiques et opérationnels, la notion de pointe est redéfinie afin de pouvoir être efficacement traduite en mesures concrètes.

La pointe hivernale, une problématique au cœur de la transition énergétique

La décarbonation du pays, afin de respecter la cible de carboneutralité d’ici 2050, ira nécessairement de pair avec l’électrification à grande échelle de notre système énergétique. Cette transformation n’est toutefois pas exempte de défis, en particulier dans notre climat : lors des épisodes de grand froid, les besoins en énergie explosent. Puisque le chauffage résidentiel est déjà largement électrifié au Québec, cela représente une pression très grande sur le réseau électrique. Or, la sortie du gaz naturel et de ce qui reste de mazout va encore exacerber cette pointe. Les batteries des véhicules électriques, qui constituent une fraction grandissante du parc automobile, nécessitent également des recharges plus fréquentes par grand froid. Bien que ces épisodes de grands froids ne durent que quelques heures par année, il est donc crucial de s’assurer que les services publics d’électricité soient en mesure d’atténuer la demande durant les épisodes de pointe hivernale afin de limiter leur impact sur les coûts d’infrastructures du système électrique.

Définir la pointe pour refléter les contraintes et répondre aux besoins

La pointe est souvent définie en termes de durée ou de puissance appelées. Toutefois, cette définition ne permet pas de donner une idée claire des contraintes imposées aux infrastructures, ainsi que des coûts qui y sont associés. À la suite du premier rapport sur le sujet, qui faisait un état des lieux des stratégies de gestion de la pointe en Amérique du Nord et en Europe, l’équipe de l’IET a travaillé à établir une définition intégrée de la pointe qui permet de caractériser la temporalité des épisodes de pointe, et le rapport entre la puissance et l’énergie, tant à l’échelle du réseau électrique québécois qu’à l’échelle d’un logement. Cette approche flexible peut servir de base commune pour le développement de solutions opérationnelles et adaptées au contexte. En particulier, la mise en place de systèmes d’accumulation distribués permettrait de gérer des épisodes de pointe, et potentiellement de réduire les coûts pour le système, tout en augmentant la résilience des services énergétiques.